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Miels et abeilles

Le forum Miels et abeilles du Jardin Botanique de Neuchâtel a pour mission d’être un espace de discussion et de valorisation du patrimoine mondial des miels et des abeilles.

Il s’organise selon 3 axes :

1. les miels du monde avec la collection unique de miels du monde du JBN

2. la conservation des abeilles sauvages

3. l’importance du miel et des abeilles dans l’histoire des populations humaines

LES MIELS DU MONDE

Depuis la création de l’exposition « Fleurs d’abeilles » en 2013, le Jardin botanique de Neuchâtel a développé un certain nombre de projets de recherches sur :

La collection des miels du monde du Jardin botanique de Neuchâtel a été créée à la fin de l’année 2012. Durant l’exposition « Fleurs d’abeilles », présentée en 2013 et 2014 à Neuchâtel, un appel a été lancé aux citoyens neuchâtelois et de Suisse romande pour qu’ils ramènent des échantillons de miels au retour de leur voyage. Les dons ne se sont plus arrêtés depuis lors. Ils continuent aujourd’hui encore et constituent des témoins précieux de l’état de l’environnement chimique de la planète en ce début de 21e siècle.

Début 2021, la collection est constituée de plus de 820 miels provenant de 114 pays. Deux séries d’études sont menées sur cette collection par le Jardin botanique en collaboration avec d’autres institutions :

•     Présence de néonicotinoïdes dans les miels (Université de Neuchâtel)

•     Description des caractéristiques organoleptiques des miels du monde (Haute école de viticulture et d’œnologie de Changins)

Ces études ont fait l’objet des publications scientifiques suivantes :

  • Kammoun S., Mulhauser B., Aebi A., Mitchell EAD., Glauser G. (2019). Ultra-trace level determination of neonicotinoids in honey as a tool for assessing environmental contamination. Environmental Pollution 247: 964-972

  • Mitchell EAD., Mulhauser B., Mulot M., Mutabazi A., Glauser G. and Aebi A. (2017). A worldwide survey of neonicotinoids in honey. Science 358, 109–111

  • Deneulin P., Reverdy C., Rébénaque P., Danthe E., and Mulhauser B. (2018). Evaluation of the Pivot Profile©, a new method to characterize a large variety of a single product : Case study on honeys from around the world.  Food Research International, 106, 29-37.

  • Deneulin P., Reverdy C., Rébénaque P., Danthe E., et Mulhauser B. Dégustation des miels du monde par analyse sensorielle à partir de la collection du Jardin Botanique de Neuchâtel. Revue suisse d’apiculture, n°8/2018 – Août.

Bien entendu, d’autres études peuvent être réalisées. Elles n’attendent que le soutien financier de généreux donateurs pour supporter les coûts élevés d’analyses (contact : blaise.mulhauser[at]unine.ch).

Depuis 2020, les amateurs de miel sont invités à partager leurs dégustations en ligne sur le site participatif www.honeyatlas.com.

A terme, cette collecte de données permettra de mieux connaître les miels du monde grâce à vous.

Chaque 20 mai depuis 2018, le jardin botanique de Neuchâtel fête la journée mondiale des abeilles et des pollinisateurs avec des ateliers et des conférences. 

LA CONSERVATION DES ABEILLES SAUVAGES

La liste rouge des abeilles de Suisse est actuellement en révision, mais d’après les premiers résultats, la situation de ces insectes semble s’être aggravée depuis 1994, date du premier inventaire national sur les espèces menacées. Si 600 espèces d’abeilles étaient présentes en Suisse avant 1950, 66 ont disparu depuis et 192 sont considérées comme menacées, soit plus du tiers des espèces. Les facteurs de régression les plus importants sont la perte des habitats et la banalisation de la flore, ainsi que l’usage des pesticides. Afin d’offrir de nouvelles chances aux insectes le Jardin botanique de Neuchâtel œuvre sur les trois tableaux : des aménagements inédits, une flore variée et un entretien exempt de pesticides.

Des aménagements ciblés

Depuis une dizaine d’années, des hôtels à insecte ont été installés dans de nombreuses villes de Suisse et d’Europe. L’intérêt majeur de ces nichoirs est de permettre aux promeneurs de découvrir le monde fascinant des abeilles solitaires. Cette aide est bienvenue, mais la plupart des espèces qui nichent dans ce type de construction sont heureusement encore communes dans nos régions. Pour la sauvegarde des espèces menacées, il s’agit de réaliser des aménagements spécialisés. C’est notamment le cas pour les abeilles terricoles.

Le long du versant sud du pied du Jura, les milieux sablonneux, chauds et secs, sont devenus rarissimes suite à la canalisation des rivières et à la disparition des gravières. Ce sont pourtant des biotopes nécessaires à la reproduction d’abeilles qui construisent des galeries dans le sable ou le limon. Pour les favoriser, il faut construire des zones sablo-limoneuses profondes, mais bien exposées afin que le terrain se réchauffe rapidement au printemps, facilitant ainsi le développement des larves. Chez les abeilles solitaires, la femelle creuse une galerie d’entrée principale puis des galeries périphériques de plusieurs centimètres qui mènent chacune à une loge dans laquelle sera pondu un œuf. L’abeille y déposera également la réserve de pollen pour le développement de la larve.

Quelques espèces préfèrent se faufiler entre les interstices des pierres que sur un sol nu. Dans ce cas, la mise en place d’un pierrier est essentielle. De plus, les plantes à tige creuse qui pourront croître sur cet éboulis, resteront en place toute l’année, permettant le développement des larves d’abeilles qui pondent dans ces végétaux.

Si certaines espèces creusent à la verticale dans la profondeur du sol, d’autres favorisent le dégagement immédiat d’une falaise. Déterminer la texture du matériau que ces abeilles apprécient est difficile. L’astuce mise en place par l’association Sorbus est de créer des falaises dont la granulométrie change du bas vers le haut. Alors qu’il n’y a que de l’argile au pied de la falaise, celui-ci est mélangé avec du sable au fur et à mesure que l’on monte. Pour structurer le tout et éviter une érosion trop rapide, des pierres sont placées à intervalles réguliers. Le sable du haut de la falaise est ainsi maintenu par le ciment naturel qui se trouve sous lui. D’une année à l’autre, les abeilles creuseront leurs galeries à différentes hauteurs, selon les conditions météorologiques ambiantes.

Vivre d’argile et d’eau fraîche

A l’inverse des abeilles terricoles qui creusent des galeries, certaines espèces construisent des loges qui protègent leurs larves. Il faut donc veiller à la base de leur construction en offrant des zones d’approvisionnement de gravier fin et d’argile. La présence d’eau est également nécessaire, autant comme source de boisson que pour les mélanges de mortier que l’abeille effectue elle-même. Selon les espèces, la maçonnerie est réalisée contre un rocher bien exposé ou, au contraire, dans l’ombre d’une fissure de la roche.

Des nids pour les bourdons

Les bourdons sont des insectes fascinants qui jouent un rôle fondamental dans la pollinisation des plantes dans les milieux naturels et aménagés. Dans le cadre d’une étude menée par le Muséum d’histoire naturelle de Neuchâtel, des nids de bourdons ont été placés dans la section expérimentale du Jardin botanique. L’étude servira à mieux comprendre les dynamiques de leurs comportements de butinage et de nidification. Les chercheurs observeront les activités de nidification telles que la construction des nids, la fréquence du butinage, la communication entre individus à propos des ressources florales et les interactions avec les parasites et les abeilles-coucous. Ces informations permettront d’améliorer les actions que les deux institutions sœurs de la Ville de Neuchâtel mettent en place pour leur conservation.

L'IMPORTANCE DU MIEL ET DES ABEILLES DANS L'HISTOIRE DES POPULATIONS HUMAINES

Des gravures et peintures rupestres sur lesquelles des cueilleurs de miel sont figurés témoignent de l’importance des abeilles dans les sociétés humaines dès la préhistoire. L’équipe du Jardin botanique étudie la survivance de traditions liées à l’utilisation du miel et de la cire d’abeilles dans le monde entier.