Fruit de deux ans de travail en 2014-2015, cet espace présente trois thématiques : la classification des plantes, l’histoire de l’évolution des végétaux et la découverte des symbioses. Balayant la thèse créationniste, l’exposition permet de comprendre que l’évolution est un long processus qui dure depuis quatre milliards d’années et qui met en relation tous les organismes vivants.
Des espèces « propre en ordre »
L’élément paysager dominant est la collection botanique scientifique de plus de 500 espèces de plantes vivantes, dont une collection d’algues, une autre de mousses et même des bactéries se développant dans une colonne de Winogradski. Cette collection a été mise en place selon la nouvelle manière de classer les végétaux, qui prend en compte les liens génétiques entre les espèces. Depuis le début du 21e siècle, la phylogénétique met ainsi en évidence des parentés insoupçonnées ou, à l’inverse, sépare des espèces que l’on croyait proches.
Aux racines de la fleur…
Cette deuxième thématique, qui a donné son nom à l’ensemble de l’exposition permanente, raconte l’histoire de la lignée verte, des premières bactéries apparues il y a plus de 3,8 milliards d’années aux plantes à fleurs qui ont commencé à s’épanouir au Crétacé, il y a 140 millions d’années.
Pour décliner les différentes étapes de l’évolution, quinze stèles de pierre dressées et quatre vitrines de fossiles ont été disposées dans le jardin. Chacune de ces installations décrit l’apparition d’un nouveau groupe de plantes. Des encoches et un chiffre gravé sur la stèle, indiquent, en millions d’années, l’émergence du groupe.
La présence de fossiles dans le jardin illustre de manière pertinente certaines étapes-clés de l’évolution : le changement de l’atmosphère terrestre, devenu respirable, grâce à l’activité de photosynthèse oxygénique des cyanobactéries et la naissance des ovules chez les fougères à graines du Carbonifère, groupe qui a aujourd’hui entièrement disparu. Un fossile de palmier sert d’objet de démonstration pour expliquer le principe de l’horloge moléculaire qui permet de dater l’apparition de nouveaux groupes grâce à la génétique et à la géologie chimique.
Ensemble pour la vie !
Le troisième parcours proposé aux visiteurs traite des symbioses et des relations obligatoires que tous les êtres vivants ont les uns avec les autres. A cet effet, neuf lanternes japonaises sont réparties dans l’espace.
Sur chacune des lanternes, l’histoire commence par un petit texte qui nous questionne. Grâce à qui pouvons-nous respirer ? Qui nous offre la base de notre alimentation ? Les plantes peuvent-elles vivre sans les champignons, les insectes ou les oiseaux ? Quel rôle le sol joue-t-il pour notre propre survie ? De poste en poste, les visiteurs comprennent que toutes les espèces, animales ou végétales, ont des liens indissociables entre elles.
Les bactéries jouent même un rôle essentiel dans notre vie car elles nourrissent le mycélium des champignons qui se développe dans le sol en s’associant aux plantes par leurs racines. Plus étonnant encore : selon la théorie de l’endosymbiose, ce sont d’anciennes bactéries libres qui sont devenues, il y a plus de 1,5 milliards d’années, des organites des cellules animales (mitochondries) et végétales (mitochondries et chloroplastes).
Les chloroplastes sont indispensables aux plantes, puisque ce sont dans ces organites cellulaires que la photosynthèse se réalise ! Ce processus permet de produire de l’énergie sous forme de sucres à partir de la lumière du soleil, de l’eau et du gaz carbonique. Le déchet de cette transformation chimique est l’oxygène dont nous avons besoin pour respirer.